mardi 9 septembre 2014

La Toscane – 4 au 9 août 2014


Accompagnement musical


Au lieu de la proposition musicale habituelle, je vous propose la musicalité d’une de mes plus récentes lectures : Venise, de Théophile Gautier. Je n’ai assurément pas la qualité de son écriture, ni son érudition encyclopédique, mais j’aime à croire qu’entre ce feuilletoniste du XIXe siècle et moi, blogueur du XXIe, il y a un amour commun du voyage et de la Sérénissime.
Mêmes pérégrinations et vagabondages :
« Nous pourrions continuer indéfiniment ce pèlerinage d’église en église, car toutes renferment des trésors qui nous entraînent à d’interminables descriptions ; mais ce n’est pas un Guide que nous avons la prétention d’écrire ; nous voulons seulement peindre, en quelques chapitres familiers, la vie à Venise d’un voyageur sans parti pris, curieux de tout, – très-flâneur, capable d’abandonner un vieux monument pour une jeune femme qui passe, – prenant le hasard pour cicérone, et ne parlant sauf à être incomplet, que de ce qu’il a vu. Ce sont des croquis faits d’après nature, des plaques de daguerréotype, de petits morceaux de mosaïque recueillis sur place, que nous juxtaposons sans trop nous soucier d’une correction et d’une régularité qu’il n’est peut-être pas possible d’obtenir dans une chose aussi diffuse que le vagabondage à pied ou en gondole d’un feuilletoniste en vacances dans une ville inconnue pour lui, et où tant d’objets tirent la curiosité de tous côtés. »
Visions et impressions communes :
« Les ruelles se rétrécissaient de plus en plus ; les maisons se haussaient comme des babels de taudis superposés, pour chercher un peu d’air respirable et de lumière au-dessus de l’ombre et de la fange où rampaient des êtres difformes. Plusieurs de ces maisons comptaient neuf étages, neuf zones de loques, d’ordures et d’industries immondes. Toutes les maladies oubliées des léproseries d’Orient semblaient ronger ces murailles galeuses ; l’humidité les tachetait de plaques noires comme celles de la gangrène ; les efflorescences du salpêtre y simulaient dans le plâtre des rugosités, des verrues et des bubons de peste ; le crépi, s’effritant comme une peau dartreuse, se détachait en pellicules furfuracées. Aucune ligne ne gardait la perpendiculaire ; tout chevauchait hors d’aplomb ; un étage rentrait et l’autre faisait ventre ; les fenêtres chassieuses, borgnes ou louches, n’avaient pas un carreau entier. Des emplâtres de papier y pansaient, tant bien que mal, les blessures des vitres ; bâtons, pareils à des bras décharnés, secouaient au-dessus du passant d’indescriptibles guenilles ; des matelas, hideusement souillés, tâchaient de sécher au soleil sur le rebord des croisées béantes et noires. »
Mon bréviaire ou livre de chevet lors de mon prochain séjour à Venise :
« Il est certaines villes dont on se sépare comme d’une maîtresse aimée, la poitrine gonflée et des larmes dans les yeux, espèces de patries électives où l’on est plus facilement heureux qu’ailleurs, où l’on rêve de retourner et d’aller mourir, et qui vous apparaissent au milieu des tristesses et des complications de la vie comme une oasis, un eldorado, une cité divine où les ennuis n’ont pas d’accès, et où reviennent les souvenirs d’une aile obstinée. – Grenade a été pour nous l’une de ces Jérusalem célestes qui brillent sous un soleil d’or dans les lointains azurés du mirage. Nous y pensions depuis l’enfance ; nous l’avons quittée avec pleurs, et nous la regrettons bien souvent. –  Venise sera pour nous une autre Grenade – plus regrettée peut-être. »
Théophile GautierVenise est extrait du recueil Italia (1852).

LA TOSCANE


Je n'avais jamais vu la Toscane aussi verte.
Six jours, seulement six jours en Toscane, où il y a tant à voir, à faire ! La Toscane, c’est l’Éden de la Renaissance italienne. S’y promener, c’est prendre un bain de Jouvence, c’est s’émerveiller de tant de beautés, c’est ressusciter après trois semaines de jachères artistiques et culturelles (ou presque… OK, j’en mets un peu trop !!). Bon, mais nos six jours ont été très bien remplis. Il ne faut pas oublier que nous sommes allés plus d’une fois en Toscane (du moins pour moi). Malgré tout, cela faisait longtemps que je voulais retourner à Florence (L’Autre aussi). Dans son cas, lui, il préférait Sienne, ce n’est pas mal non plus. Mais au lieu de faire simplement ces deux villes et de revisiter des sites que nous avions déjà faits, nous avons décidé de nous étourdir un peu en passant par San Gimignano (mon village préféré en Toscane), par le Chianti (avec un arrêt obligatoire à Brolio) et, en se rendant à Rome (notre prochaine destination de notre itinéraire estival), nous avons fait un détour par Assise (à la demande expresse de L’Autre). Pour les puristes, vous allez me dire qu’Assise, n’est pas en Toscane, mais bien en Ombrie. Bon, vous avez raison, Bravo !... mais il n’est point nécessaire de faire ici un cours de géographie. Comme je l’ai fait pour la Corse, je vous propose une petite virée toscane avec son détour en Ombrie. À vos marques, prêts, partez !


Florence

Après un petit détour pour aller chercher la voiture de location (dès notre arrivée à l’aéroport), nous avons réalisé que notre réservation n’était que pour le surlendemain. C’est vrai, nous n’avons pas besoin de voiture pour se promener dans Florence. Aussi, nous avons réalisé, encore plus en retard, que la prise de possession de la voiture se ferait en centre-ville et non pas à l’aéroport !!! Les routes donnant accès à l’aéroport de Florence sont tellement compliquées et sinueuses, que juste prendre la navette pour se rendre chez les locateurs de voitures, d’y revenir bredouille, et de repartir par une seconde navette pour le centre-ville, vous avez littéralement le cœur sur le bord des lèvres. Une fois descendu, tout rentrera dans l’ordre, par le temps que vous roulerez vos valises sur les deux-trois centaines de mètres qui vous séparent de votre hôtel. Nous avons dormis trois nuits à Florence, mais avons passé seulement qu’une journée complète dans la ville pour faire des visites et des achats.



La seule visite (ou presque) que nous avons faite à Florence aura été celle du Palazzo del Podesta – Museo Nazionale del Bargello, que je n’avais jamais visité, malgré mes quelques visites dans la ville. Avec la Galleria degli Uffizi et la Galleria dell’Accademia, le Bargello fait partie des trois plus beaux musées de Florence, sinon de la Renaissance italienne. Quand vous êtes à Florence que pour seulement deux jours (ce que font la majorité des touristes), il faut faire des choix et le plus souvent ils choisissent l’Accademia et les Uffizi, au détriment du Bargello. Dommage pour eux, car comme dirait ma belle-sœur Josée : « J’capote ! J’capote ! »... Mais en plus pour moi, c’était comme faire un pèlerinage aux sources, d’aller baiser une icône vénérable, car dans ce musée se trouve l’original de la tête que j’ai sur le manteau de cheminée dans ma chambre. Non, non, ce n’est pas une tête réduite de Papouasie, mais bien une tête (un buste, pour être plus précis) en terre cuite vernissée d’Andrea Della Robbia. Pas besoin de vous dire que la visite a été émouvante et non pas uniquement pour la tête, mais aussi pour tout le reste. Voici un simple aperçu de ce qu'on y trouve :

Ensemble de statues pour le Palais Pitti.
L'objet de mon pèlerinage.
Fier soldat.
Éphèbe ou rustre, à vous de choisir vos préférences...
... Quelle légèreté !...
... Aviez-vous remarqué le détail des cils ?
Le Mercure volant (détail) -
Giambologna (1529-1608).
Statue de Mercure sur la base de la statue de Persée (détail),
original de la copie que l'on retrouve sous la Loggia della Signori -
Benvenuto Cellini (1500-1571).  
Buste d'une Sainte - Luca della Robbia (1465-1470)
Trouvez-vous qu'elle a un petit air de Cate Blanchett ?
Buste de Lucilla Maffei (détail) - Art italien du XVIe siècle.
L'archange Michel (bois sculpté) - Art allemand du XVe siècle.
Buste de Niccolo da Uzzano (terre cuite peinte) -
Desiderio da Settignano (1430 c. - 1464)
Ma prochaine tête ?...
Le David d'Andrea del Verrochio (1436-1488).
Bacchus (terre cuite vernissée) -
Giovanni della Robbia (c. 1520).
Les lamentations (terre cuite vernissée) (détail) -
Giovanni della Robbia (c. 1514).
Madone à l'enfant (terre cuite vernissée) (détail) -
Benedetto Buglioni (1459/60-1521).

Vue générale d'une galerie ouverte à l'étage.


Et tellement plus encore !


Lors d’une de nos promenades nocturnes, nous avons remarqué qu’une des expositions du Palazzo Vecchio était toujours ouverte à cette heure tardive. Comme nous faisions semblant d’être intéressés devant la porte d’entrée (afin d’évaluer la pertinence d’y entrer), la personne de la sécurité nous a invité à entrer, car l’exposition était gratuite. Bravo ! Je suis sûr que mon ami Jean aurait grandement apprécié et si vous voulez savoir pourquoi, regardez les photos ci-dessous.

Plafond peint de la cour intérieure du Palazzo Vecchio.
On est loin du célèbre blond vénitien,
mais quelle richesse de couleurs et de tons.
En pensant à mon ami Jean.
Suggestion de rose des vents.
Autre exemple.
Fontaine en-dessous de l'escalier principal du Palazzo Vecchio.


Côté bouffe, nous n’avons pas fait de grandes découvertes. Le premier soir, nous sommes retournés dans l’un des premiers restaurants que nous avions essayés, lors de notre premier séjour à Florence (en 1994 ou 1995, je m’en souviens plus très bien) : Chez Paoli (pour les souvenirs des petits pois et du fait que nous avions entendu parler le serveur en japonais !!!... cela avait grandement impressionné les voyageurs néophytes que nous étions alors). Mais 20 ans plus tard, il y avait de quoi être déçu… C’est la faute de quoi, de qui ? À l’époque, le restaurant était nettement un resto pour touristes et l’est toujours. C’est assurément le fait que nous avons vieilli (un peu !), que nous avons voyagé (beaucoup !), que nous avons connu mieux (et beaucoup mieux !), que notre budget bouffe a changé (ce qui a ajouté des centimètres autour de nos tailles et nous a rendu plus pauvres !?!).

Je l’ai dit et je le répète : quel plaisir de pouvoir se promener sans but et au gré des tentations. C’est le luxe que nous nous sommes offerts dans Florence. Les plaisirs ont été agréables, divers et parfois d’un dépaysement nostalgique. Les photos en feront foi.

Florence n'est pas que Renaissance !...
(Traduction : Sputo = crachat)
... Elle peut être aussi très contemporaine !
Dessins d'étudiants dans un passage privé d'un atelier d'art...
Il faut savoir pousser les portes et entrer !
Prévoit-on une nouvelle inondation à Florence ?
Buste de Dante adossé à sa maison.
On a enfin trouvé une des ailes d'Icare...
pour finalement la mettre en cage !
Mais Florence c'est principalement pour son Duomo...
... et son vieux pont...
... ses statues et fontaines...
... et peut-être pour sa chute de rein !
Je me presse car le temps me manque et je veux mettre en ondes cette page à temps,
en guise de petit cadeau pour souligner l'anniversaire de mon amie Joanne !
J'aurais tellement aimé ajouter d'autres photos.


Le Chianti


Nous sommes partis de bon matin de Florence pour passer la journée dans la région du Chianti, qui se trouve juste au sud de la ville. Nous sommes partis tellement tôt, que les deux monastères que nous avons tenté de visiter, en cours de route, étaient encore fermés (même si les heures d’ouvertures indiquaient qu’ils auraient dû être ouverts !!). Je voulais faire voir cette région viticole à L’Autre, mais surtout l’amener manger au restaurant champêtre du Castello di Brolio (en guise de petit cadeau gastronomique) de même que de visiter le château. Et tant qu’à y être, pour acheter du miel au thym pour mes lectrices préférées. J’ai aussi acheté leur huile d’olive (très raffinée et douce), mais aucunes bouteilles de vin, car elles sont le même prix qu’ici, voire un peu plus cher. J’aurais pu acheter de grands millésimes passés, mais j’ai préféré nous offrir une très bonne bouteille pour notre repas en terrasse.

Un des monastères sur lequel nous nous sommes frappés le nez...
sur une porte fermée à clé.
Une bouffe mémorable au Castello di Brolio !...
Pour L'Autre
Tortellini à l'aubergine avec coulis
de tomates et mozzarella.
Pour moi : 
Pici, pecorino et oignons caramélisés.






Pour moi : 
Pigeon rôti.
Pour L'Autre
Poulet farci aux légumes
Le tout arrosé de bon vin et
d'huile d'olive maison.

Santé !
Photo : L'Autre
Tous droits réservés.

San Gimignano



Ce « Manhattan » du Moyen-Âge italien, perché sur son piton, m’attire comme un phare sur l’étendue houleuse de la campagne toscane. San Gimignano est mon village préféré d’Italie, comme Venise est ma ville préférée dans le Monde. Je ne peux pas passé par la Toscane s’en y faire un saut ou y demeurer… car c’est le soir que ce village enchanteur se révèle et enivre le visiteur qui a su s’y attarder. J’aime ! J’aime ! J’aime !

San Gimignano est au cœur de la région viticole du Vernaccia.
Impossible de bien imaginer ce à quoi la ville pouvait avoir l'air
avec tous ces "gratte-ciel" !...
... mais on peut essayer avec l'aide de cette impressionnante maquette de la ville.
On trouve dans ce village de magnifiques galeries d'art.
Ici, ma préférée.
C'est dans cette galerie que le chasseur de têtes, que je suis, a acheté la tête à gauche,
lors d'un précédent voyage. Cette fois-ci, j'ai acheté le beau livre de photos aussi à gauche.
On y voit aussi beaucoup d'expressions de l'art Étrusque.
La patine végétale.
Fresque extérieure dans la cour de la maison municipale.

On dirait bien un Giacometti.

Il fallait au moins une fenêtre.


Sienne



L’une des rivales de Florence, Sienne recèle peut-être l’un des plus beaux trésors d’Italie.
Ciel ! quel est-il ?
L’Autre et moi sommes d’accord pour affirmer que c’est dans cette ville que l’on retrouve les plus belles Italiennes et les plus beaux Italiens du pays. Certains diraient Rome pour celles-ci et d’autres Naples pour ceux-ci. Mais pour nous, la jeunesse siennoise a un je-ne-sais-quoi qui transcende et ravit. Comme nous étions à une semaine de la deuxième course du Palio, cette joie de vivre était encore plus palpable. Lors de cette période de festivités, la ville transpire d’une fébrilité annonciatrice et d’une gaieté tellement contagieuse.

Le Palio c'est dans une semaine, juste assez de temps pour finaliser l'apprentissage
du maniement du drapeau (blason) par les apprentis
(ici le quartier de l'aigle).
Ici, celui du rhinocéros.
Je vous l'avais dit... il faut me croire !
Il y a 17 quartiers ou contrade à Sienne (même si seulement 15 sur la photo).
À chaque année, seulement 10 des 17 prennent part à la compétition (le Palio).
Quand on a soif, on n'a pas peur !
Typiquement Sienne !
La ville est très belle, un vrai décor de théâtre ou d'opéra !...
... aux couleurs toujours aussi riches !
Autoportrait !
Sienne n'a rien à envier à Florence, si ce n'est qu'un musée ou deux !
Je vous l'avais dit... ils sont beaux !...
et les deux dames sont aussi de notre avis !
À défaut de vous mettre mes photos de portes...


... et de fenêtres...
... je vous montre mes patines préférées.
Le jaune et le vert.
Le bleu et le vert... on dirait presque une mappemonde.
Eau, source de vie !
En parlant d'eau, cela me donne envie de faire pipi.
Ces urinoirs donnent directement sur la rue.
Pensez-vous que je les ai utilisés ?...
Après cette vision, nous nous sommes donc précipités pour aller manger...


... car nous nous sentions épiés !


Nous avons très bien mangé aussi à Sienne, ce qui ne manque pas de nous faire apprécier la ville. Le premier resto a été Porri-One (pas de site Internet – mais localisé sur la rue Porrione à gauche du Palazzo Publico, quand on est en face de celui-ci), service très agréable et bouffe bien présentée et très bonne. Le second, le restaurant Tre Cristi. Malgré que le service ait été très long et qu’on ne nous a pas apporté les mises-en-bouche, la bouffe était extraordinaire. Il était très clair qu’ils étaient débordés ou que les plats ne sortaient pas de la cuisine. Mais dans le fond, je pense qu’il manquait de serveurs, mais je redonnerais quand même une seconde chance à ce restaurant.

Au resto Porri-One
Pour Moi : un croustillant aux zucchinis...
... pour L'Autre :
prosciutto, pecorino et fruits...
... pour L'Autre
(non, ce ne sont pas des tomates cerises, mais bien du foie gras) succulent !...
... pour moi : 
un risotto aux cèpes blancs, parmesan, citron et poivres. Yum ! Yum !
Au resto Tre Cristi, les entrées...
Pour Moi : Je ne me souviens plus, mais c'était très bon !
Pour L'Autre : prosciutto parmesan.


Dernière pensée pour le Palio.


La couleur de Sienne.
Ok, je rentre à la maison !
Pas encore tout de suite !

Assise



Il n’y a pas grand-chose à dire, car nous sommes retournés à Assise pour que L’Autre puisse acheter un tableau d’un artiste local qu’il avait énormément apprécié, il y a vingt ans. Assise est un très beau village tout de rose et de beige, car les couleurs de la pierre locale. Lors de notre première visite, le village avait une patine des plus extraordinaires, mais suite au tremblement de terre (en 1997) le village a presque tout été rénové, voire reconstruit. C’est toujours un très beau village, mais maintenant trop propre !?! Au demeurant, notre détour nous a permis de s’y promener, mais n’a pas convaincu L’Autre d’acheter l’œuvre tant désirée, faute de choix (c’est vrai) et surtout que les prix avaient connus une inflation importante (à l’époque on était encore avec les lires).

Bienvenue à Assise !
Qui dit ville de pèlerinages, dit marchands du temple.


Voilà la porte que vous attendiez.

Non, ce n'est pas le Panthéon de Rome,
mais bien une église à Assise.

Mon carré rose d'Assise.

Dans la crypte de l'église de Saint-François d'Assise.

Pour d'autres vues de la Toscane et nos autres destinations de cet été, je vous invite à aller consulter la page sur Paris où j'ai mis en vrac plusieurs photos additionnelles.



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