jeudi 24 octobre 2013

MBAM à Montréal – 23 octobre 2013


Partir en voyage ne veut pas toujours dire partir pour les Tropiques, aller à Venise (Sic) ou à Katmandou, être sous les effluves de substances liquides ou être fumivore d’autres substances illicites. Ma dope à moi, c’est l’Art ! J’ai un besoin viscérale de nourrir ma dopamine artistique. Sinon, j’ai l’impression de vivre dans le néant (et non pas dans les limbes, car je n’en sortirais pas !?! – le néant est, néanmoins, tellement plus infini et de surcroît sans faux espoir !?!) ou dans une contrée barbare, où le conservatisme sévit, où le créationnisme ou l’intégrisme (quel qu’il soit) émascule toute créativité ou possibilité de faire croître l’Homme. Je m’arrête ici, mais je crois bien que vous avez compris l’idée. J’aime découvrir, j’aime le beau, j’aime être surpris, j’aime la différence. Finalement, j’aime voir le monde différemment. Aussi, pourquoi ne pas aller faire un tour à Montréal pour aller chercher ma dose de plaisirs !

Cette dose, cette fois-ci, prenait la forme d’une visite au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) pour aller voir l’univers à couper le souffle de Chihuly, cette exposition de verre soufflée haute en couleur. J’avais pensé aller voir également la nouvelle exposition sur Venise et la musique, mais j’ai préféré attendre que mes amies soient disponibles. Mais j’ai profité de la programmation liée à cette dernière exposition pour acheter deux billets (J’y allais avec L’Autre) pour le concert Mort à Venise avec l’Orchester Jakobsplatz München à la salle Bourgie, salle de concert du MBAM dans l'ancienne église Erskine and American 
(ma première visite dans cette salle). Et pourquoi ne pas aller manger au resto du MBAM par la même occasion. Tel était mon programme pour ce mercredi soir de la fin octobre.

Avant d’aller de l’avant avec les commentaires sur cette soirée, j’aimerais revenir sur ma dernière page et mentionner que notre passage à la douane canadienne s’est fait sans surprise négative additionnelle.

À tout honneur, commençons par la beauté et la lumière. Le verre en général et le verre soufflé en particulier me font tout spécialement vibrer. Aussi, l’artiste américain Dale Chihuly, un maître, un virtuose du verre a illuminé notre soirée frisquette de la fin octobre. Je dois rappeler que l’exposition a été prolongée d’une semaine et que nous y sommes allés le dernier mercredi soir (la seule journée de la semaine où le musée est ouvert en soirée et où le prix d’admission est réduit). Nous n’étions pas tout seul, loin de là !! C’était presque le déferlement des coureurs du Marathon de Montréal, la débandade d’un troupeau d’éléphants dans un magasin de porcelaine (excusez, dans un musée de verre soufflé !!). J’ai joué du coude, j’ai fait de l’obstruction volontaire (surtout vis-à-vis d’une personne sans savoir-vivre, avec son enfant de 4-5 ans touche-à-tout, mais pas dans le bon sens du terme), j’ai ragé d’avoir oublié mon appareil photo chez moi, etc… mais mon cellulaire a sauvé la donne !! Voici les résultats…



Plafond persan - Le verre, source de lumière ?

Plafond persan - Réalité ou Émanation ?

Soleil.

Mille Fiori - Les mille fleurs.

Barque de flotteurs - Promenade sur le lac en perdre la boule.

Forêt de Macchia (tache) - Directement des profondeurs de l'océan.

Forêt de Macchia  - Docteur, je vois des points noirs !

Forêt de Macchia - Une tempête sur une Neptune de verre ?

Forêt de Macchia - L'effet vert.

Forêt de Macchia - Le chaud et le froid.

Forêt de Macchia - Aubergine inversée.

Forêt de Macchia - Parce que c'est beau !

Colonnade persane - Détail.

Colonnade persane - Où est le verre, où est la lumière ?

Le cœur du soleil.

Il n’y a pas beaucoup de photos des œuvres en entier, mais davantage des images, des impressions, des textures et des reflets de lumières, car c’est ça la beauté du verre. À savoir si L’Autre et moi avons aimé l’exposition, je dois vous dire, voire vous rappeler, que nous avons voyagé un tout petit peu et du verre soufflé, nous en avons vu plusieurs fois et en quantité (et même les œuvres de Chihuly) : à Murano et à Venise (naturalmente !), mais aussi à Las Vegas (au Bellagio et au Venitian), au Atlantis à Paradise Island aux Bahamas, etc. Nous n’allions pas au MBAM pour « apprendre » quelque chose, mais bien pour faire du voyeurisme verrier. Aussi, la visite a été assez rapide et entourée (comme je l'ai déjà mentionné), mais nous avons quand même beaucoup aimé, même si ce n’était pas contemplatif. La lecture du catalogue de l’exposition sera sûrement très agréable et instructive a posteriori. Pour d'autres beautés de verres, je vous invite à aller voir mon autre page sur l'exposition de Lino Tagliapietra, que nous avons visitée à Venise lors du Carnaval de 2011



Soleil au Casino d'Atlantis, Paradise Island, Bahamas.

Mais cette visite rapide a eu au moins l’avantage de nous donner le temps d’aller manger avant le concert de 19 h 30. Et pourquoi ne pas aller manger au restaurant du MBAM. Ce que nous fîmes. Premièrement, nous avons aidé à rajeunir la moyenne d’âge de la clientèle… et de beaucoup !! Deuxièmement, l’encadrement du personnel et la qualité de l’accueil est discutable.  Mais une fois assis, la lecture du menu nous réservait une agréable surprise d’avoir une proposition de table d’hôte inspirée du thème de Venise (ou du moins italien) liée à l’exposition. Nous avons donc sans ambages choisi les deux le même menu, soit un antipasti froid de légume et comme plat principal des gnocchi à la pancetta, pois et autres gugusses, dont je ne me rappelle pas. Après avoir placé la commande, nous avons attendu, attendu et encore attendu. La seule chose qui compensait pour le service lent était le pain chaud qui était très bon et servi à volonté et à volonté. Nous aurons pu en faire notre repas, mais finalement l’entrée est arrivée… pas intéressante, sans goût, trop froide !! Après encore une corbeille de pain, le plat principal est arrivé. Je n’ai que trois mots pour le décrire : mangeable, mais dégueulasse ! Mangeable pour les gnocchi, mais dégueulasse pour les petits pois surgelés trop déshydratés et les autres gugusses, dont des condiments inconnus, à vous faire grimacer à chaque bouchée. Je pense que la seule chose d’italien dans le menu était le menu (qui était par ailleurs plein de fautes d’orthographe, en italien et en français, mais pas en anglais !?!). Après avoir complété notre plat principal, L’Autre s’est empressé de demander la facture, qui était passablement salée, en rapport à la qualité de ce que nous avions mangé. Peut-être que les autres clients (principalement des dames âgées ne parlant pas français) ont apprécié, mais pas nous. De notre côté, nous n’y retournerons plus et je vous le déconseille grandement.


Source : over-blog.net.
Source : over-blog.net.
Troisième temps de notre valse en trois temps de ce mercredi soir, le concert Mort à Venise. Je voulais me mettre dans l’esprit de l’exposition sur Venise et la musique… et pourquoi pas aller à ce concert, où l’interprétation de l’Adagio de la Symphonie no 10 de Mahler serait un rappel du fameux film de Luchino Visconti, Mort à Venise (1971), une adaptation de la nouvelle de Thomas Mann, La mort à Venise (éditée en 1913), de l’Adagio à corde d’Albinoni et de Siegfried–Idyll de Wagner, de même que de cinq Lieder tirés de Wesendonck, pour se mettre dans l’ambiance vénitienne.




L’orchestre Jakobsplatz de Munich, pour sa première tournée nord-américaine, avec son jeune chef Daniel Grossmann (qui pourrait être le fils – ou petit fils – de Robert Bourassa et d’Agnès Grossmann, tellement il lui ressemble, dans ses traits et sa posture, il ne lui manquait que les lunettes), a essayé de faire vibrer la salle Bourgie, mais peine perdue. Le son et l’émotion se perdaient dans cet espace. Était-ce la faute de la salle ou de l’orchestre (et de la chanteuse, on le verra plus loin) ? À votre place, j’opterais pour la seconde option !! À défaut de Mourir à Venise, on est mort d'ennui à Montréal.

À l’entracte, je mentionnais à L’Autre que l’orchestre ne jouait pas si bien que ça, que lors des Siegfried-Idyl Lieder on n’entendait pas la chanteuse (la soprano québécoise Karine Boucher), car sa voix ne portait pas. De même, je lui ai demandé dans quelle langue avait-elle chanté, car je n’ai rien compris des mots. C’est vrai, je ne suis pas un spécialiste de l’allemand, mais j’en ai assez entendu pour entendre la musicalité de cette langue. Et pour moi, Karine Boucher aurait pu chanter en allemand, en italien, en russe ou même en chinois que je n’aurais pas su faire la différence. Cela en était fait de Wagner (loin d’être ma tasse de thé !!). Pour la deuxième partie du concert, on débutait avec le Giazotto : Adagio, dit « Adagio d’Albinoni », morceau très connu, mais tellement mal joué qu’il en était « plate » à écouter. Finalement de Mahler, l'
Adagio de la Symphonie no 10une pièce que je ne connaissais pas. Raison pour laquelle, j’avais pris la peine de l’écouter sur You Tube le matin même pour me faire une idée de l’œuvre… quel temps perdu, car je n’ai pas pu la reconnaître le soir même, parce que mal jouée par l'orchestre. Pour faire plus vrai avec le titre du concert « Mort à Venise », l'orchestre aurait dû jouer plutôt l'adagietto de la symphonie no 5, l'air le plus connu et le plus associé au film de Visconti - encore un moment raté !!

Dans la voiture pour retourner chez L’Autre, nous discutions des performances de la « fanfare bavaroise » et tous les deux étions d’accord que cela ne valait pas le déplacement pour moi de venir à Montréal, mais surtout pour cet orchestre de partir de Munich pour venir nous casser les oreilles à Montréal… mais on va survivre, car nous avons vu et entendu pire.

Ce matin (jeudi 24 octobre), je suis allé prendre un café et un muffin à mon café préféré et là j'ai lu Le Devoir et fais les mots croisés, mon activité préférée lors de mes visites à Montréal. Quelle ne fut pas ma surprise de lire la critique de Christophe Huss sur le concert de la veille. À part quelques commentaires d'expert qu'il est, j'ai été grandement surpris de constater que je formulais, la veille, à L'Autre les mêmes critiques négatives du concert que celles de Huss. De plus, j'ai tellement ri et apprécié sa façon d'illustrer son propos. Je me permets de reprendre quelques lignes de son article, qui débute comme suit :
Non, mais ! Qui sont ces gens ? Que faisait sur la scène de la salle Bourgie un orchestre importé de Munich, moins bon que l'Orchestre de chambre de McGill, trois fois moins bon qu'I Musici et cinq fois moins bon que les Violons du Roy ? Avec quels moyens, quels soutiens, et pourquoi, un orphéon pareil peut-il faire une « tournée nord-américaine » ?
Je n'avais jamais entendu parler de l'Orchestre Jakobsplatz. Je comprends pourquoi et mesure mon bonheur. Une image qui vaut mille ? Prenons les Wesendock-Lieder ! Premier accord : pas ensemble. Dernier accord : pas ensemble.

Pour la suite, je vous invite à aller voir l'article du journal Le Devoir.


Source : MBAM.
Source : MBAM.
Au demeurant, j'ai passé une soirée culturelle, avec beaucoup de surprises (bonnes et mauvaises), qui a su nourrir en partie ma dopamine artistique, mais m'a laissé sur mon appétit de bonne chair. Mon prix de consolation sera la lecture des deux catalogues des expositions, un premier (posthume), Chiluly - un univers à couper le souffle, et un second, Splendore a Venezia - Art et musique de la Renaissance au Baroque à Venise, que je lirai avant d'aller voir l'exposition.





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